Le REER, régime enregistré d’épargne retraite, fait beaucoup jaser. Surtout en cette période de déclaration d’impôt qui approche à grands pas. On en parle, en bien comme en mal. Et il est souvent un peu incompris. On va se dire les vraies affaires, on n’économise pas pour toujours de l’impôt en plaçant nos sous dans un REER, c'est plutôt un report.

Effectivement, on ne paie pas d’impôt sur les gains réalisés avec les intérêts, mais viendra le moment où, au retrait, on devra tout de même considérer ce retrait comme un revenu imposable. Ceci étant dit, je crois qu’on devrait tous avoir des REER justement, car ce fait nous encourage à ne pas le retirer. Privilégiez le CELI pour le fond d’urgence et pour avoir accès à vos liquidités.

Le REER est un revenu de retraite. Le RAP (régime d’accession à la propriété) et le REEP (régime d’encouragement à l’éducation permanente) sont les seules exceptions qui vous permettent d’utiliser votre placement sans incidences fiscales. Épargner, durant notre vie active, dans un compte qu’on ne touche pas, qui nous fait économiser de l’impôt pendant cette période, qui grossit, bien à l’abri. Voilà pourquoi on se prend des REER.

Il faut aussi comprendre que l’appellation REER est en fait une sorte de coquille de placement. Elle n’est pas le placement comme tel. On peut avoir des actions, des obligations, des certificats de pauvreté garantie (CPG) … ou des fonds communs ou distincts. Il y a aussi une limite au montant que vous pouvez investir chaque année. Elle correspond à 18 % de votre salaire de l’année précédente et se cumule au fil des années. Heureusement, aucun calcul à faire, vous trouverez le montant auquel vous avez droit sur votre avis de cotisation .

En cas de faillite, seul le montant donné lors des 12 derniers mois sera saisi.Donc, avant de cotiser, prenez le temps d’analyser, avec votre conseiller, votre situation financière, vos objectifs de retraite, votre profil d’investisseur… et n’oubliez pas de vérifier que votre conseiller est bel et bien inscrit auprès de l’autorité des marchés financiers.Vous avez droit à 60 jours après l’année en cour pour diminuer votre revenu imposable grâce à vos cotisations. Donc le 1er mars en général.

La logique derrière cette façon de reporter l’impôt repose sur le fait que l’on paie plus durant notre vie professionnelle active que lors de notre retraite où les revenus et le taux marginal seront moindres. Le plus grand avantage à considérer avec le REER est que notre portion de revenu imposable sera réduite à nos vieux jours et que nous aurons fait fructifier l’argent que l’on aurait donné au fisc en attendant. Parce que tant qu’à le mettre dans les coffres de l’état cet argent, placez-le donc !